Protégeons les libertés d'expression et d'enseignement

"Ça", c'est peu et beaucoup à la fois ! Après tout, ce n'est que de liberté dont on parle.

Mais cette liberté passe notamment par la liberté d'expression et la liberté d'enseignement. Au lancement de ce blog, qui visait à favoriser l'émergence de débat, nous avons retenu cette citation attribuée à Voltaire : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire". A quels que niveaux que ce soit, Soyons intransigeants avec ceux, qui veulent attenter aux libertés d'expression et d'enseigner.

La réaffirmation forte du principe de laïcité, en particulier à l'école, doit être un rempart pour combattre toutes les idéologies, mortifères pour la liberté. Il ne faut rien céder au fanatisme, éviter surtout et à tout prix, éviter l'autocensure.

Samuel Paty, avec pourtant bienveillance, a proposé, aux élèves qui le souhaitaient, de sortir de la classe. Il a, malgré tout, été décapité. L'école de la république doit être la même pour toutes et tous, et, personne ni parents, ni élèves, ni bien-sûr religieux n'ont à en dicter le contenu.

Le cas : en début d'année, je demande aux élèves s'ils ont des connexions internet et portable chez eux.

La réaction d'un parent :  '... J'en ai donc fait part à la CNIL qui m'a demandé de la saisir par écrit pour ce problème en me précisant que trois infractions sont susceptibles d'être relevées à l'enseignant à savoir :

• Atteinte à la vie privée.
• Détention illégale d'un fichier nominatif renfermant des données personnelles.
• Non déclaration à la CNIL d'un fichier nominatif renfermant des données personnelles.

La CNIL doit me transmettre sous un mois les textes de loi pour une éventuelle plainte si je le souhaite. Il m'a été expliqué que j'avais plusieurs possibilités allant de l'arrangement à l'amiable avec l'enseignant visé à la saisie du procureur de la République. Si dans l'immédiat je n'ai pas encore pris de décision, il va de soit que j'aimerais vous rencontrer ainsi que l'enseignant visé afin de connaitre la motivation de ce dernier dans ce questionnaire très personnel à mon goût et ne se justifiant pas....

Épilogue :

Imaginons que cette missive soit adressée, dans un contexte tendu, à un jeune enseignant. Ce n'est pas mon cas. De plus, je demande ces données dans un souci d'égalité, pour éviter toute fracture numérique entre élèves. Ceux qui ne bénéficient pas de connexion se voient alors proposer une solution : ordinateur, connexion ou toute autre solution, ....

Mais plutôt que de s'interroger, d'interroger, ce parent s'est tout de suite transformé en procureur, ne menaçant certes que juridiquement. En Mayenne ces cas restent, pour l'instant et heureusement isolés rares. Mais imaginons la pression que doivent subir des collègues, dans certains quartiers, face à des extrémistes de tous poils, qui voudraient mettre l'école sous leur tutelle.

Nous sommes restés évidemment fermes face à ce procès d'intention et ce manque de confiance à priori, dans l'école. Mais c'était un fait isolé.

(Ré)-Affirmer haut et fort nos valeurs

Il en va tout autrement dans certaines villes, dans certains quartiers, dans certains établissements ... où des groupes radicaux, avec un projet politique, voudraient imposer leur idéologie sectaire voire totalitaire. Comment enseigner dans un tel climat de suspicion et de contestation permanentes, avec, pour certains de nos collègues, cette épée de Damoclès, expression à prendre, même parfois, au sens propre. « L’éducation est l’arme la plus puissante que l’on ait à disposition pour changer le monde »,  disait Nelson Mandela, Ses adversaires l'ont bien compris. Il ne faut donc pas faire preuve de faiblesse face aux ennemis de nos institutions. Au contraire, affirmer haut et fort nos valeurs : liberté, égalité, fraternité et laïcité.